Te parler
m’est tellement difficile, j’ai souvent peur de dire quelque chose qui te
ferait partir, un mot qui te donnerait l’envie de t’en aller sans regret, sans
retour futur…
Tu es déjà partit, mais revenu, un peu comme si j’étais une
zone d’amarrage ou une de ces femmes de marin que l’on quitte pour d’autres
horizons, d’autres saveurs, d’autres expériences, mais vers qui on revient
toujours parce qu’elle est stable et que l’on sait qu’au retour elle sera là,
sur la jetée les yeux rivés dans le lointain.
Tu m’avait quittée, « pour une blondasse » comme
il me plaisait tant à penser, une de ces greluche sans cervelle avec un corps
sublime et des yeux qui feraient bander un pape intégriste, le parfait
stéréotype de la Barbie.
J’étais, je pense, plutôt loin de la réalité, en tout cas
elle n’était pas blonde comme j’aimais l’imaginer mais brune et de ton âge, une
femme, une vraie, une de celle que tu aurais probablement imaginé pouvoir
épouser, une femme intelligente et prête à fonder une famille?
Cette femme je la déteste probablement plus que mon
personnage fictif simplement parce qu’elle est réelle et que je déteste vous
imaginer allant dans des lieux que l’on a fréquenté tout les deux, t’imaginer
la prendre dans tes bras comme il t’arrive de le faire avec moi (ou pas), entendre le
fantôme de ta voix lui disant « je t’aime » sans vraiment le penser...
Genève…il y a la mer là bas ?
une lettre non postée, je l'ai mise là en espérant que peut être, il tomberait dessus un jour, ou pas...